l’autre n’est pas saisi par la justice vengeresse, parce qu’auparavant la mort avide vient appesantir ses paupières et hâter pour lui le moment fatal (197-208).
Point d’ami, de compagnon fidèle pour l’exilé ; voilà ce qu’il y a de plus cruel dans l’exil (209-210).
Boire beaucoup de vin est mal ; mais pour celui qui en boit avec modération, le vin n’est pas un mal, mais un bien (211-212).
Sache, Cyrnus, plier ton caractère à celui de tes divers amis ; prends l’esprit de chacun. Imite l’adresse du polype, qui se donne apparence de la pierre à laquelle il s’attache. Change à propos de voie ou de couleur. Cette facilite de mœurs est sagesse (213-218).
Ne te laisse point trop aller à la passion, Cyrnus, quand le trouble est dans la ville ; suis comme moi le milieu du chemin (219-220).
Celui qui croit a la simplicité du prochain, se regardant lui-même comme seul habile, celui-là est déraisonnable, privé de sens. Nous en savons tous, en effet, autant les uns que les autres. Mais il en est qui ne recherchent point les gains coupables ; il en est, au contraire, qui se plaisent à la tromperie (221-226).
Point de terme à la richesse dans l’esprit des hommes. Ceux qui ont le plus de quoi vivre, veulent arriver au double. Qui pourrait les rassasier tous ? Le désir d’être riche devient, chez les mortels, une folie. Mais de cette folie naît le malheur, envoyé par Jupiter aux mortels accablés, tantôt à l’un, tantôt à l’autre (227-232).
L’homme de bien, qui est, pour le peuple insensé, comme une citadelle, un rempart, n’en obtient, Cyrnus, que peu d’honneurs (233-234).