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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

jours sur cette ville sa main protectrice et veiller à son salut, avec les autres immortels, les dieux bienheureux ! Puisse Apollon fermer notre langue et notre esprit ! Que la lyre, que la flûte avec elle, fassent entendre de saints accords, et nous, après avoir par des libations demandé la faveur des dieux, buvons, mes amis, tenant entre nous d’agréables discours, sans plus craindre la guerre des Mèdes ! Voilà ce qui vaudrait mieux : unis de cœur, nous devrions vivre dans la joie, loin des soucis, écartant de nous la pensée des funestes destinées, de la vieillesse qui ruine notre vie, de la mort qui la termine (757-768).

Il faut que le serviteur, le messager des Muses, s’il est instruit dans les secrets de la sagesse, n’use point de son savoir en jaloux ; que parmi les vérités, il recherche les unes, enseigne ou pratique les autres. De quoi lui servirait ce qu’il saurait tout seul (769-772) ?

C’est toi, Phébus, qui as bâti notre citadelle, en considération d’Alcathoüs, fils de Pélops. Écarte toi-même de cette ville l’armée des Mèdes, en sorte que les peuples joyeux, quand reviendra le printemps, t’envoient d’illustres hécatombes, goûtant le plaisir des concerts et des festins, des hymnes chantées, des cris poussés autour de ton autel. Je suis en crainte, quand je vois la folie des Grecs, les divisions qui les perdent. Sois-nous propice, Phébus, et prends sous ta garde cette ville (773-782).

J’ai visité autrefois la terre de Sicile, l’Eubée aux riches vignobles, la ville de l’Eurotas abondant en roseaux, l’illustre Sparte, et tous y accueillaient avec faveur mon arrivée ; mais aucun de ces lieux n’a pu