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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

ennemis et mettrai aussi à l’épreuve leurs sentiments (811-814).

Un bœuf est sur ma langue, qui la presse de son pied pesant et m’empêche de m’échapper en paroles, bien que j’ai à dire (815-816).

Cependant, Cyrnus, ce qu’il est de la destinée de souffrir, je le souffrirai sans crainte (817-818).

Nous arrivons bientôt au moment désiré, où puisse nous saisir tous les deux ensemble, Cyrnus, la mort fatale (819-820).

Ceux qui n’honorent point la vieillesse de leurs parents, ceux-là, Cyrnus, obtiennent peu d’estime (821-822).

Ne sers point un tyran, dans des vues intéressées ; ne le tue point, après t’être engagé à lui par serment (823-824).

Comment avez-vous eu le cœur d’unir vos chants aux accords du joueur de flûte ? De la place se voient les limites de cette terre qui nourrit de ses fruits ceux qui portent dans les festins sur leurs blondes chevelures des couronnes brillantes. Allons, Scythe, rase tes cheveux, interromps ton joyeux repas, pleure sur cette contrée parfumée que nous n’avons plus (825-830).

Par la confiance j’ai perdu mon bien, par la défiance je l’ai conservé : des deux côtés la pensée est pénible (831-882).

Tout cela est perdu et ruiné ; mais nous n’en devons accuser, Cyrnus, aucun des immortels, des dieux bienheureux ; c’est la violence des hommes, leur coupable avidité, leur injustice, qui de l’opulence nous ont précipités dans la misère (833-836).

Au besoin de boire s’attache, chez les malheureux