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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

Le beau mérite de vaincre en buvant les plus forts buveurs ! À ce combat, le méchant emporte le prix sur l’honnête homme (971-972).

L’homme, quand une fois la terre a reçu son corps, qu’il est descendu dans l’Érèbe, qu’il habite le palais de Proserpine, ne goûte plus le plaisir ; il ne prêtera plus l’oreille aux accords de la lyre et de la flûte ; il ne recueillera plus les dons de Bacchus. Voyant cela, je veux tenir mon cœur en joie, tant que mes genoux resteront agiles, que ma tête ne tremblera point (973-978).

Je veux un ami qui ne le soit pas seulement de paroles, mais d’effet, qui s’empresse de m’aider à la fois et de son bras et de sa bourse, qui ne me charme pas seulement à table par ses discours, mais me montre encore, par ses actes, ce qu’il sait faire pour moi (979-982).

Que notre cœur, cependant, s’occupe des festins, tant qu’il peut encore supporter les aimables fatigues du plaisir. Bientôt, comme la pensée, passe la brillante jeunesse ; moins vite est l’essor des cavales qui emportent impétueusement un guerrier au sein des travaux belliqueux, ravies de franchir la plaine aux riches moissons (983-988).

Bois lorsque l’on veut boire, et, même dans la tristesse, ne laisse voir à personne le chagrin qui t’accable (989-990).

Tantôt tu t’affligeras de souffrir, tantôt tu te réjouiras de faire. Le pouvoir d’agir appartient tantôt à un homme, tantôt à un autre (991-992).

Si tu me provoquais, Académus, aux doux chants, et qu’entre toi et moi, disputent d’habileté, se tint, comme prix du combat, un jeune enfant, dans la fleur