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POÉSIES DE SOLON

VIII

C’est dans les sept premières années de sa vie que poussent les dents du jeune enfant ; lorsque la divinité lui a accordé encore sept autres années, on voit paraître chez lui les marques de la puberté. Dans le troisième âge (quatorze à vingt et un ans) ses membres s’accroissent et son menton se couvre d’un léger duvet d’une couleur encore indécise. Dans les sept années suivantes (de vingt-deux à vingt-huit ans), l’homme a toute sa vigueur et sa vertu apparaît dans tout son lustre. Dans le cinquième âge (de vingt-neuf à trente-cinq ans) il est temps pour lui de songer à se marier et à laisser après lui des enfants. Dans le sixième âge (de trente-six ans à quarante-deux ans), l’esprit de l’homme a reçu tout son développement et il est incapable de faire aucune action honteuse. C’est dans les sept, et même dans les quatorze années suivantes (de quarante-trois à cinquante-six ans), qu’il pense et parle le mieux. Dans le neuvième âge (de cinquante-sept à soixante-trois ans), il a encore quelque valeur, mais son corps et son esprit ont moins de force pour accomplir les grandes actions qui font la vertu. Dans le dixième âge, quand la divinité lui accorde encore sept autres années, s’il succombe à la mort, ce n’est point prématurément.

IX

Notre ville ne périra jamais par la volonté de Jupiter et de l’avis des dieux bienheureux. Elle est aussi protégée par la fille illustre de Jupiter, Pallas Athéné, gardienne vigilante, qui la défend de ses mains. Mais