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POÉSIES

Qu’il a planté la croix aux deux bouts de la terre,
Et que des libertins il fut toujours l’effroi,
On n’osera parler contre les hypocrites !
Hé ! qu’ont-ils de commun avec un tel héros ?
Censeur, sur ce que vous me dites
J’ai l’esprit dans un plein repos.

Ô vous, qui, de Louis, heureux et sacré guide
Lui dispensez du ciel les célestes trésors ;
Vous, dont la piété solide,
Loin d’étaler aux yeux de fastueux dehors,
Et d’avoir d’indiscrets transports,
Est pour juger d’autrui toujours lente et timide ;
Vous enfin, dont la probité
Du sang dont vous sortez égale la noblesse,
Daignez auprès du prince aider la vérité.
Si quelque hypocrite irrité,
En lui parlant de moi, la blesse,
De ma foi, de mes mœurs vous êtes satisfait.
Vous ne l’êtes pas tant, peut-être,
De ma soumission pour le souverain Être
Dans les maux que souvent la fortune me fait ;
Mais si je ne suis pas dans un état parfait,
Je sens que j’y voudrais bien être.
Oui, je voudrais pouvoir, comme vous le voulez,