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DIVERSES

Des lauriers qu’il a moissonnés.
N’est-il point las de vaincre ? et ne doit-il pas croire
Que son nom, pour durer toujours,
N’a plus affaire du secours
De quelque nouvelle victoire ?
Ces Grecs et ces Romains si vantés dans l’histoire
Ont sauvé leurs noms du trépas
Par des faits moins brillans, moins dignes de mémoire.
Affreuse avidité de gloire !
La sienne efface tout, et ne lui suffit pas !

De tant de nations la chère et vaine idole,
Nassau, par plus d’un titre en monarque érigé,
Dès qu’il sait Namur assiégé,
Frémit, rassemble tout, et vers la Sambre vole.
À voir si près de nous flotter ses étendards,
À quelque noble effort qui n’aurait dû s’attendre ?
Mais, tout savant qu’il est dans le métier de Mars,
Il semble n’être enfin venu que pour apprendre
Le grand art de forcer une place à se rendre,
Et, pour ses alliés toujours rempli d’égards,
Lancer sur notre camp de menaçans regards
Est tout ce qu’il ose entreprendre.

Tout ce qui justifie et nourrit les terreurs,