Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
POÉSIES

Ramène-nous le siècle d’Amadis.
Il t’est honteux qu’en cour d’attraits pourvue,
Où politesse au comble est parvenue,
On n’aime plus comme on aimait jadis.

♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣

À Iris.

Il est saison de causer près du feu.
Le blond Phébus, chère Iris, se retire :
L’aquilon souffle ; et, d’un commun aveu,
Point n’est ma chambre exposée à son ire :
Viens-y souper ; j’ai du muscat charmant.
Quand je te vois ma tendresse s’éveille,
Désirerais être homme en ce moment,
Ou quand ta voix se mêle follement
Au doux glou glou que fait une bouteille.

En dévorant carpe de Seine au bleu,
De sottes gens à l’aise pourront rire ;
Trop bien savons qu’il n’en est pas pour peu :
Plaisante et longue en sera la satire.
Nous chercherons un nouvel enjoûment,
Un nouveau feu dans le jus de la treille :