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DIVERSES

Entre deux cœurs, dit-il, brûlés des mêmes feux,
Il est certains momens heureux
Où, ma bergère,
Il ne faut qu’être amoureux.



Triomphez, aimable printemps,
Du long et triste hiver qui désole nos champs ;
Et redonnez à nos bocages,
En faveur des heureux amans,
De verts gazons, d’épais feuillages.
Qu’une agréable nuit règne au milieu du jour,
Et cachez les tendres mystères.
Revenez, hâtez-vous. Hélas ! votre retour
Est peut-être attendu par cent jeunes bergères.



Qu’est devenu cet heureux temps
Où le chant des oiseaux, les fleurs d’une prairie
Et le soin de ma bergerie
Me donnaient de si doux momens ?
Cet heureux temps n’est plus, et je ne sais quel trouble
Fait que tous les plaisirs sont pour moi sans douceur.