Couvert d’une noble poussière,
On voit un jeune audacieux,
Triomphant d’une cour entière,
D’un superbe tournoi sortir victorieux.
Par les louanges qu’on lui donne
Il se croit au-dessus des plus fameux guerriers,
Et le laurier qui le couronne
Est à son gré le plus beau des lauriers.
L’espoir de parvenir aux dignités suprêmes
Rend esclave de la faveur :
Rien d’un ambitieux ne rebute le cœur ;
Son repos et ses amis mêmes
Sont des biens qu’il immole aux soins de sa grandeur.
En cultivant les champs, le laboureur avare
D’une riche moisson flatte tous ses désirs :
Les autres passions où la raison s’égare
N’excitent dans son cœur ni douleurs, ni plaisirs.
À peine échappé du naufrage,
Le nocher hasardeux remonte sur la mer :
Durant les périls de l’orage,
Effrayé de se voir en proie au flot amer,
Il regrette l’heureux rivage ;
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