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Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/222

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POÉSIES

Qui ne tarit jamais la source des désirs.
Je renonce pour vous à toutes les gouttières,
Où, soit dit en passant, je n’ai jamais été ;
Je suis de ces minettes fières
Qui donnent aux grands airs, aux galantes manières.
Hélas ! ce fut par-là que mon cœur fut tenté
Quand j’appris ce qu’avait conté,
De vos appas, de votre adresse,
Votre incomparable maîtresse.
Depuis ce dangereux moment,
Pleine de vous autant qu’on le peut être,
Je fis dessein de vous faire connaître
Par un doucereux compliment
L’amour que dans mon cœur ce récit a fait naître.
Vous m’avez confirmé par d’agréables vers,
Tout ce qu’on m’avait dit de vos talens divers ;
Malgré votre juste tristesse,
On y voit, cher Tata, briller un air galant ;
Les miens répondront mal à leur délicatesse,
Écrire bien n’est pas notre talent ;
Il est rare, dit-on, parmi les hommes même.
Mais de quoi vais-je m’alarmer ?
Vous y verrez que je vous aime,
C’est assez pour qui sait aimer.