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POÉSIES

Contre nos trahisons la nature en courroux
Ne nous donne plus rien sans peine.
Nous cultivons les vergers et la plaine,
Tandis, petits oiseaux, qu’elle fait tout pour vous.
Les filets qu’on vous tend sont la seule infortune
Que vous avez à redouter :
Cette crainte nous est commune ;
Sur notre liberté chacun veut attenter :
Par des dehors trompeurs on tâche à nous surprendre.
Hélas ! pauvres petits oiseaux,
Des ruses du chasseur songez à vous défendre :
Vivre dans la contrainte est le plus grand des maux.

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L’Hiver.

à M. lucas de bellesbat.

L’hiver, suivi des vents, des frimas, des orages,
De ces aimables lieux trouble l’heureuse paix.
Il a déjà ravi par de cruels outrages
Ce que la terre avait d’attraits.
Quelles douloureuses images
Le désordre qu’il fait imprime dans l’esprit !