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Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/57

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DIVERSES

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Iris.

La terre fatiguée, impuissante, inutile,
Préparait à l’hiver un triomphe facile ;
Le soleil sans éclat précipitant son cours,
Rendait déjà les nuits plus longues que les jours,
Quand la bergère Iris, de mille appas ornée,
Et, malgré tant d’appas, amante infortunée,
Regardant les buissons à demi dépouillés :
Vous que mes pleurs, dit-elle, ont tant de fois mouillés,
De l’automne en couroux ressentez les outrages ;
Tombez, feuilles, tombez, vous dont les noirs ombrages
Des plaisirs de Tircis faisaient la sûreté,
Et payez le chagrin que vous m’avez coûté.

Lieux toujours opposés au bonheur de ma vie,
C’est ici qu’à l’Amour je me suis asservie.
Ici j’ai vu l’ingrat qui me tient sous ses lois ;
Ici j’ai soupiré pour la première fois :
Mais tandis que pour lui je craignais mes faiblesses,
Il appelait son chien, l’accablait de caresses :
Du désordre où j’étais, loin de se prévaloir,