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POÉSIES

Mais, hélas ! quel espoir me flatte et me console !
Avec rapidité le temps fuit et s’envole ;
Et bientôt le printemps, à mon âme odieux,
Ramènera Tircis et Daphné dans ces lieux.
Feuilles, vous reviendrez ; vous rendrez ces bois sombres ;
Ils s’aimeront encor sous vos perfides ombres ;
Et mes vives douleurs, et mes transports jaloux
Pour mon ingrat amant renaîtront avec vous.

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La même.

Errez, mes chers moutons, errez à l’aventure :
J’ai perdu mon berger, ma houlette et mon chien.
S’il plait aux dieux, je n’aimerai plus rien
Qui soit sujet aux lois de la nature.

Mon cœur, toujours brisé par de cruels ennuis,
Ne cherche plus que la retraite.
Paissez, mes chers moutons, sans chien et sans houlette,
Je ne puis vous garder dans l’état où je suis.

Contre mes tristes jours depuis que tout conspire,
Déjà plus d’une fois les brillantes saisons