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POÉSIES

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Caprice.

Vers le bord d’un ruisseau dont l’onde vive et pure
Des arbres d’alentour entretient la verdure,
Iris, dont les chansons, Iris, dont les appas
Ont fait voler le nom de contrée en contrée,
D’un profond ennui pénétrée,
Conduisait lentement ses pas.
Ni le naissant émail d’une jeune prairie,
Ni le doux murmure des eaux,
Ni le tendre chant des oiseaux,
Ne dissipaient sa rêverie.
Enfin, s’écria-t-elle, Amour,
Tu ne fais plus couler mes larmes.
Je ne soupire plus, je ne sens plus d’alarmes ;
Tranquillité, vous êtes de retour.
Mais que dans ce bonheur je trouve peu de charmes,
En perdant mes transports, mes craintes, mes désirs !
Hélas ! que j’ai perdu de biens et de plaisirs !
Al ! le repos n’est pas aussi doux qu’on le pense ;
Rien dans ce triste état n’occupe ni ne plaît ;
On fait tout avec nonchalance :