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LIVRE II.


Tu menois le blond Hyménée,
Qui devoit solennellement
De ce fatal accouplement
Célébrer l’heureuse journée.
Jamais il ne fut si paré,
Jamais en son habit doré
Tant de richesses n’éclatèrent ;
Toutefois les nymphes du lieu,
Non sans apparence, doutèrent
Qui de vous deux étoit le dieu.

De combien de pareilles marques,
Dont on ne peut me démentir,
Ai-je de quoi te garantir
Contre les menaces des Parques ?
Si ce n’est qu’un si long discours
A de trop pénibles détours ;
Et qu’a bien dispenser les choses,
Il faut mêler pour un guerrier
À peu de myrte et peu de roses
Force palme et force laurier.

Achille étoit haut de corsage ;
L’or éclatoit en ses cheveux,
Et les dames avecque vœux
Soupiroient après son visage ;
Sa gloire à danser et chanter,
Tirer de l’arc, sauter, lutter,