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Page:Poésies de Schiller.djvu/110

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main, elle s’en sert pour tracer dans le sable un sillon ; puis prenant un des féconds épis de sa couronne, elle le jette dans ce sillon et le fait germer.

Le sol se couvre de verts épis, et aussi loin que s’étend le regard on aperçoit une forêt d’or ; elle bénit la terre en souriant, lie la première gerbe, choisit une pierre pour son foyer et elle dit : « Jupiter, toi qui es placé au-dessus de tous les Dieux, montre-moi par un signe que ce sacrifice te plaît. Écarte les nuages de ce peuple qui ne sait pas encore ton nom, ouvre-lui les yeux, afin qu’il te connaisse. »

Jupiter entend dans sa demeure suprême les prières de sa sœur. Il lance du haut de l’Olympe l’éclair de la foudre, la flamme s’élève sur l’autel et l’aigle tourne en longs circuits dans les airs.

La foule émue se jette aux pieds de la Déesse. Les âmes grossières éprouvent pour la première fois un sentiment humain. Les barbares rejettent leurs armes sanglantes, ouvrent leur intelligence obscure aux leçons éloquentes de la Déesse.

Les êtres célestes descendent de leur trône. Thémis est à leur tête avec son sceptre de justice, elle fixe les droits de chacun, pose les limites du sol et prend pour témoins les mystérieuses Divinités du Styx.

Puis arrive le fils ingénieux de Jupiter, l’artiste