Aller au contenu

Page:Poésies de Schiller.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE JEU DE LA VIE.

Voulez-vous voir le jeu de la vie, le monde en petit ? Je vais vous le montrer. Seulement ne vous avancez pas trop près. Il faut le regarder de loin à la lueur du flambeau de l’amour.

Regardez : le théâtre n’est jamais vide. On apporte un enfant qui vient de naître. Bientôt l’enfant saute gaiement ; puis voici le jeune homme ardent, puis l’homme audacieux qui veut tout entreprendre.

Chacun tente la fortune ; mais l’arène est étroite, le char vole, les essieux sont brûlants. Le héros se précipite en avant, le faible reste en arrière, l’orgueilleux fait une chute ridicule, l’adresse remporte le prix.

Voyez-vous le long des barrières les femmes qui, avec un doux regard, donnent d’une main délicate la couronne aux vainqueurs ?