Page:Poésies de Schiller.djvu/204

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LA MUSE ALLEMANDE.

Le siècle d’Auguste n’a point fleuri pour toi. La magnificence des Médicis n’a point souri à l’art allemand. Les germes de notre poésie n’ont pas été semés par la gloire. Ils ne se sont pas épanouis aux rayons de la faveur des princes. La Muse allemande a été abandonnée, privée d’honneur par les hommes les plus puissants de l’Allemagne, par le grand Frédéric même, et l’Allemand peut dire avec orgueil, et il peut proclamer dans son cœur, qu’il a lui-même créé sa dignité.

Voilà pourquoi le chant des bardes allemands monte si haut, et se répand si loin. Voilà pourquoi ce chant sonore, issu des sources du cœur, se répand à larges flots et brave la contrainte des règles.