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LE
COMMENCEMENT DU XIXe SIÈCLE.

Mon noble ami, où y a-t-il un refuge pour la paix, un asile pour la liberté ? Un siècle finit dans la tempête, le nouveau siècle s’ouvre par le meurtre. Les liens des peuples sont rompus, les vieilles coutumes sont renversées, et la mer, et le dieu du Nil, et le vieux Rhin n’arrêtent pas le tumulte de la guerre.

Deux nations puissantes se disputent la possession du monde ; pour écraser la liberté des autres pays, elles balancent le trident et la foudre. Chaque contrée doit pour elles peser de l’or, et, comme Brennus dans les temps anciens, le Franc met son épée de fer dans la balance de la justice.

Le Breton avide étend de côté et d’autre ses flottes marchandes ; il voudrait fermer comme sa propre maison l’empire de la libre Amphitrite. Jusqu’aux astres ignorés du pôle sud il poursuit sa course in-