Page:Poésies de Schiller.djvu/22

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élégies d’un caractère tout objectif : la Mort d’un jeune homme, l’Infanticide, un tableau guerrier intitulé la Bataille, une première ballade, le Comte Eberhard, et enfin une hymne de religion qui n’a point été réimprimée plus tard et qui mérite d’être citée comme une dernière expression du sentiment religieux que Schiller avait si vivement éprouvé dans son enfance. Cette hymne a pour titre : À l’Infini.

« Entre la terre et le ciel, debout sur un roc, dans l’océan des airs, dans la région des tempêtes, au-dessus des nuées amoncelées l’une sur l’autre, des orages naissants, mon regard plane dans l’espace, et je pense à toi, ô Éternel !

« Répands ta splendeur terrible sur les limites du monde, ô nature ! Fille merveilleuse de l’Infini, sois pour moi le miroir de Jéhovah ! Annonce, ô tempête ! par ta voix retentissante, le nom de Dieu au vermisseau intelligent.

« Écoutez ! l’orage mugit ; le roc tremble. La foudre proclame le nom de Jéhovah ! l’éclair le trace dans ses sillons. « Créatures, dit Dieu, me reconnaissez-vous ? — Grâce, grâce ! Seigneur, nous te reconnaissons. »

Schiller donnait ainsi dans un premier recueil une première manifestation et, pour ainsi dire,