bien, et je m’en allai avec une légèreté enfantine et le bâton de pèlerin.
Car, j’étais entraîné par un espoir puissant, par un sentiment de croyance, par une voix qui me disait : « Marche ! le chemin est ouvert. Va-t’en jusqu’au but ;
« Jusqu’à ce que tu franchisses une porte d’or : là, tout ce qui est terrestre devient céleste et impérissable. »
Le soir vient ; l’aurore succède à la nuit ; je marche sans m’arrêter, et ce que je cherche, et ce que je veux me reste caché !
Des montagnes s’élèvent sur mon chemin, des fleuves arrêtent mes pas. Je me fraye un sentier à travers les abîmes ; je me construis un pont sur les torrents fougueux.
J’arrive au bord d’un fleuve qui roule vers l’orient ; je me fie à son cours ; je me jette dans son sein.
Ses vagues m’emportent vers une grande mer. Devant moi est l’espace libre, je ne suis pas plus près du but.
Hélas ! nul chemin ne m’y conduira ; le ciel pour moi ne se rejoindra pas à la terre, et le lieu où je suis n’est jamais celui où je voudrais être.