ses soupirs menteurs aux jeunes filles des bords de la Seine.
Et l’enfant, il goûtait un doux repos sur le sein de sa mère, il me souriait frais et charmant comme la rose du matin. Son visage me rappelait une image chérie : l’amour et le désespoir torturaient mon cœur de mère.
Femme ! murmurait d’une voix terrible son innocence ; femme, où est mon père ? Femme, répétait mon cœur, où est ton époux ? Hélas ! pauvre orphelin, tu le chercheras vainement. Peut-être qu’à cette heure il caresse d’autres enfants, et tu maudiras l’instant de notre ivresse, quand un jour tu seras flétri du nom de bâtard.
Ta mère… oh ! l’enfer est dans mon sein : elle est seule au monde, languissant après la source de joie que ton aspect empoisonne ; chaque son qui s’échappe de tes lèvres réveille le sentiment d’un bonheur évanoui, et tes regards enfantins sont pour elle comme les traits de la mort. L’enfer ! l’enfer est là quand je ne te vois pas, l’enfer est là quand je te regarde. Tes baisers, qui me rappellent les baisers enivrants de ses lèvres, sont pour moi les serpents des Euménides. Ses serments sortent du tombeau comme la foudre, son parjure est un meurtre éternel. Ici, l’hydre m’enlaça et le meurtre fut commis.
Joseph ! Joseph ! que mon ombre courroucée te