Page:Poe - Contes grotesques trad. Émile Hennequin, 1882.djvu/228

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si près de lui la nature. Il fit ce qu’il put, mais je n’hésite pas à dire que ce fut excessivement peu. Le sens profond d’un ou deux éléments tragiques ou plutôt mélodramatiques, comme la fatalité, — ce sens ressortant par intervalle sur les ténèbres du reste, sert dans l’ancien théâtre à montrer, par son imperfection même, non pas l’habileté, mais l’inhabileté des anciens en fait de théâtre. Bref, les arts simples arrivent à la perfection dès l’origine. Les arts complexes exigent inévitablement l’expérience longue et lentement progressive des âges.

Sans doute les Grecs estimaient que leur drame était parfait ; il remplissait pleinement pour eux le but de tout drame ; il les émouvait. Et l’on cite ce fait comme preuve de la perfection absolue de leur théâtre. Il est facile de répondre que leur art et leur sens artistique étaient nécessairement sur le même niveau.


XXV


Quand je songe aux étranges a-parte et soliloques dans le théâtre des nations civilisées, je trouve presque respectables les expédients employés par les dramaturges chinois. « Quand un général sur la scène de Pékin ou de Canton, dit David, reçoit l’ordre de partir en guerre, il brandit son fouet, prend entre ses mains une