Page:Poe - Contes grotesques trad. Émile Hennequin, 1882.djvu/236

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traitions mal en quelque manière, juste au moment où il poserait le pied sur les premiers degrés de son échelle triomphale. C’est un tour familier à cette sorte de gens, quand ils sont sur le point de toucher à un but depuis longtemps caressé, de s’abîmer dans le désespoir simulé le plus profond, et cela seulement afin de grandir l’essor auquel ils sont décidés à arriver du premier coup.


XXXI


Plus il y a d’excellence dans un ouvrage, moins je suis surpris d’y trouver de grands défauts. Quand on dit d’un livre qu’il a de bien mauvaises parties, rien n’est décidé et je ne peux trancher par là si l’œuvre est bonne ou exécrable. On m’apprend qu’un autre écrit est sans défaut. Si cela est vrai, il ne peut être excellent.
Trublet.


Ce « ne peut » est infiniment trop tranchant. Les opinions de Trublet ont de nombreux disciples, mais elles n’en sont pas moins fausses, démonstrativement. C’est l’indolence seule du génie qui leur a donné cours. La vérité semble être que le génie de l’ordre le plus élevé,