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XLIV


Voici un érudit et un artiste qui sait parfaitement tous les moyens que les grands auteurs ont mis en œuvre pour obtenir leurs effets, et qui est résolu à s’en servir. Mais le cœur échappe à ses pièges, à ses trappes, à ses lacs, pour se laisser prendre par quelque homme simple aussi peu préparé à cette aventure que son prisonnier.
Lowell.


Je me trompe peut-être en attribuant ces phrases à Lowell lui-même, — elles sont mises dans la bouche d’un de ses personnages. Mais quel que soit celui qui les réclame, elles sont poëtiques, et rien de plus. Leur erreur vient de la tendance commune à séparer la pratique de la théorie qui la comprend. En toute circonstance, si la pratique échoue, c’est que la théorie est imparfaite. Si le cœur de M. Lowell échappe au piège et à la trappe, c’est que le piège était mal dissimulé et que la trappe n’était ni amorcée ni posée comme il l’aurait fallu. Un homme de quelque habileté artistique peut fort bien sa-