Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/159

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vingt-quatre mille milles à l’ouest, j’aurai anticipé de vingt-quatre heures le soleil de Londres, c’est-à-dire que j’aurai sur vous l’avance d’une journée entière. Vous comprenez, n’est-ce pas ?

Mon oncle. — Mais le docteur Double…

Smitherton, d’une voix de tonnerre. — Le capitaine Pratt, au contraire, lorsqu’il aura eu accompli le même trajet dans la direction opposée, se trouvera en retard de vingt-quatre heures, soit d’une journée, sur le temps de Londres. De façon que, pour moi, c’était hier dimanche, — pour vous, c’est aujourd’hui dimanche, — et pour Pratt, c’est demain dimanche. Et qui plus est, ainsi que l’affirmait fort bien miss Catherine, il est clair que nous avons tous raison et que personne n’a tort ; car je vous défie de mettre en avant un argument philosophique qui m’oblige à accorder la préférence à l’une ou l’autre de ces opinions contraires.

Mon oncle. — Saperlotte !… Allons, Catherine ! — Allons, Bobby ! — C’est en effet une punition du ciel, comme disait cette petite mijaurée. Mais je suis homme de parole, rappelez-vous ça. Tu l’auras, mon garçon, elle et sa dot, quand tu voudras. Enfoncé, par Jupiter ! Trois dimanches à la queue leu-leu ! Je vais aller consulter là-dessus le docteur Double L. Dé.