Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/166

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Mais, ce qui me frappa le plus dans cet être hideux, ce fut l’image d’une tête de mort qui lui couvrait presque toute la superficie de la poitrine, ressortant en traits bien dessinés et d’une blancheur éclatante, sur le fond noir du corps, où elle paraissait avoir été tracée par une main d’artiste.

Tandis que je contemplais avec horreur et épouvante, — avec un sombre pressentiment qu’aucun effort de ma raison ne put calmer, — cette créature repoussante, et plus particulièrement l’image tracée sur sa poitrine, je vis les vastes mâchoires de l’animal s’ouvrir tout à coup. Il en sortit une plainte si perçante, si désolée, qu’elle agita mes nerfs comme eût fait un glas funèbre ; et au moment même ou le monstre disparaissait au pied de la colline, je perdis connaissance et tombai à la renverse.

Naturellement, lorsque je revins à moi, mon premier mouvement fut de parler à mon ami de ce que j’avais vu et entendu, et je ne puis guère expliquer le sentiment de répugnance qui m’en empêcha.

Enfin, trois ou quatre jours plus tard, un soir que nous étions assis dans la chambre où j’avais vu l’apparition, — moi occupant le même siége devant la même croisée, lui flânant sur un canapé,