Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/206

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Je trouvai Talbot chez lui et me dépêchai de lui annoncer ma bonne fortune. Il ne me cacha pas combien elle l’étonnait ; il me félicita néanmoins de tout son cœur et se mit à ma disposition. Bref, nous exécutâmes à la lettre notre programme. À deux heures du matin, dix minutes seulement après la cérémonie, je me trouvai avec madame Lalande, — je veux dire avec madame Simpson, — dans une voiture fermée qui s’éloignait rapidement de la ville dans la direction du nord-ouest.

Comme nous avions veillé toute la nuit, il avait été arrangé par Talbot qu’une première station à C., — petit village situé à quelque vingt milles de la ville, nous permettrait de déjeuner et de nous reposer un peu avant de continuer notre voyage. À quatre heures précises, la voiture s’arrêta donc devant la porte de la principale auberge de C. — J’aidai mon adorée à descendre et j’ordonnai qu’on nous servît immédiatement à déjeuner. En attendant, on nous installa dans un petit salon où nous nous assîmes.

Il ne faisait pas encore grand jour, bien qu’on vît déjà un peu clair ; et tandis que, l’âme ravie, je contemplais l’ange qui se tenait auprès de moi, l’idée singulière me vint tout à coup que c’était la première fois, depuis qu’il m’avait été donné de connaître la célèbre beauté de madame Lalande,