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Page:Poe - Contes inédits traduction William L. Hughes, Hetzel.djvu/294

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HÉLÈNE


I

Je te vis — une seule fois — il y a des années : je ne dois pas dire combien, mais le nombre n’en est pas grand. C’était en juillet, à minuit ; la lune dans son plein, qui, s’élevant comme ton âme, cherchait une route rapide pour monter au ciel, versait avec un voile de lumière soyeuse et argentée la quiétude et le sommeil sur les visages soulevés de mille roses qui croissaient dans un jardin enchanté, où nulle brise n’osait remuer, sinon sur la pointe des pieds[1] ; — versait ses rayons sur les visages soulevés des roses, qui, en échange de cette clarté d’amour, exhalaient leurs âmes odorantes dans une mort remplie d’extase ; — versait ses rayons sur les visages soulevés des roses, qui souriaient et mouraient dans ce parterre enchanté par toi, par la poésie de ta présence.

  1. On tip-toe.