Page:Poe - Derniers Contes.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

souricières brevetées, ou pêcheur de truites à la ligne.

Audace. — Notre filou est audacieux. C’est un homme hardi. Il porte la guerre en pleine Afrique. Il emporte tout d’assaut. Il ne craindrait pas les poignards de Frei-Herren. Avec, un peu plus de prudence, Dick Turpin aurait fait un excellent filou ; Daniel O’Connel, avec un peu moins de blague ; et Charles XII, avec une livre ou deux de cervelle de plus dans la tête.

Nonchalance. — Notre filou est nonchalant. Il n’est pas du tout nerveux. Il n’a jamais eu de nerfs. Il ne sait pas ce que c’est que l’émoi. On peut le mettre hors de la maison par la porte, mais non hors de lui-même. Il est froid — froid comme un concombre. Il est calme — « calme comme un sourire de Lady Bury ». Il est souple — souple comme un vieux gant, ou les demoiselles de l’ancienne Baïes.

Originalité. — Notre filou est original — consciencieusement original. Ses pensées sont bien à lui. Il dédaignerait d’employer celles d’un autre. Il a en aversion les trucs éventés. Il rendrait plutôt une