Page:Poe - Derniers Contes.djvu/195

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Mais dans ces récits, c’est le fait — c’est-à-dire la réalité — la vérité historique qui nous émeut. En tant que pures inventions, nous ne les regarderions qu’avec horreur.

Je viens de citer quelques-unes des plus frappantes et des plus fameuses catastrophes dont l’histoire fasse mention ; mais c’est autant leur étendue que leur caractère, qui impressionne si vivement notre imagination. Je n’ai pas besoin de rappeler au lecteur, que j’aurais pu, dans le long et magique catalogue des misères humaines, choisir beaucoup d’exemples individuels plus remplis d’une véritable souffrance qu’aucune de ces vastes catastrophes collectives. La vraie misère — le comble de la douleur — est quelque chose de particulier, non de général. Si l’extrême de l’horreur dans l’agonie est le fait de l’homme unité, et non de l’homme en masse — remercions-en la miséricorde de Dieu !

Être enseveli vivant, c’est à coup sûr la plus terrible des extrémités qu’ait jamais pu encourir une créature mortelle.

Que cette extrémité soit arrivée souvent, très souvent, c’est ce que ne saurait guère nier tout homme qui réfléchit. Les limites