Page:Poe - Derniers Contes.djvu/202

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gantesque et de la plus robuste santé, ayant été jeté à bas d’un cheval intraitable, en reçut une grave contusion à la tête, qui le rendit immédiatement insensible. Le crâne était légèrement fracturé, mais on ne craignait aucun danger immédiat. On lui fit avec succès l’opération du trépan. On le saigna, on employa tous les autres moyens ordinaires en pareil cas. Cependant, peu à peu, il tomba dans un état d’insensibilité de plus en plus désespéré, si bien qu’on le crut mort.

Comme il faisait très chaud, on l’ensevelit avec une précipitation indécente dans un des cimetières publics. Les funérailles eurent lieu un jeudi. Le dimanche suivant, comme d’habitude, grande foule de visiteurs au cimetière ; et vers midi, l’émotion est vivement excitée, quand on entend un paysan déclarer qu’étant assis sur la tombe de l’officier, il avait distinctement senti une commotion du sol, comme si quelqu’un se débattait sous terre. D’abord on n’attacha que peu d’attention au dire de cet homme ; mais sa terreur évidente, et son entêtement à soutenir son histoire produisirent bientôt sur la foule leur effet