Page:Poe - Derniers Contes.djvu/236

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son juste au corps à petits pois n’était pas à la mode de ceux que portaient alors les restaurateurs du commun, — que les manches étaient un peu plus pleines que ne le permettait le costume régnant, — que les parements retroussés n’étaient pas, selon l’usage en vigueur à cette époque barbare, d’une étoffe de la même qualité et de la même couleur que l’habit, mais revêtus d’une façon plus fantastique d’un velours de Gênes bigarré — que ses pantoufles de pourpre étincelante étaient curieusement ouvragées, et auraient pu sortir des manufactures du Japon, n’eussent été l’exquise pointe des bouts, et les teintes brillantes des bordures et des broderies, — que son haut de chausses était fait de cette étoffe de satin jaune que l’on appelle aimable, — que son manteau bleu de ciel, en forme de peignoir, et tout garni de riches dessins cramoisis, flottait cavalièrement sur ses épaules comme une brume du matin — et que l’ensemble de son accoutrement avait inspiré à Benevenuta, l’Improvisatrice de Florence, ces remarquables paroles : « Il est difficile de dire si Pierre Bon-Bon n’est pas un oiseau du Paradis, ou s’il n’est pas plu-