Page:Poe - Derniers Contes.djvu/241

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ment : « Je ne suis pas pressé, monsieur Bon-Bon. »

« Diable ! » éjacula notre héros, sursautant et se levant sur ses pieds, en renversant la table, regardant, les yeux écarquillés d’étonnement, autour de lui.

« Très vrai ! » répliqua la voix avec calme.

« Très vrai ! Qu’est-ce qui est très vrai ? — Comment êtes-vous arrivé ici ? » vociféra le métaphysicien, pendant que son regard tombait sur quelque chose, étendu tout de son long sur le lit.

« Je disais, » continua l’intrus, sans faire attention aux questions, « je disais que je ne suis pas du tout pressé — que l’affaire pour laquelle j’ai pris la liberté de venir vous trouver n’est pas d’une importance urgente, — bref, que je puis fort bien attendre que vous ayez fini votre Exposition. »

« Mon Exposition ! — Allons, bon ! Comment savez-vous ?… Comment êtes-vous parvenu à savoir que j’écrivais une Exposition ? Bon Dieu ! » « Chut ! » répondit le mystérieux personnage, d’une voix basse et aiguë. Et se levant brusquement du lit, il ne fit qu’un pas vers notre héros, pendant que la lampe de fer qui pendait du