Page:Poe - Derniers Contes.djvu/42

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« Hum ! » fit le roi.

« Après avoir quitté cette côte, nous rencontrâmes un pays où la nature des choses semblait renversée — nous y vîmes un grand lac, au fond duquel, à plus de cent pieds au-dessous de la surface de l’eau, poussait en plein feuillage une forêt de grands arbres florissants[1]. »

« Hoo ! » dit le roi.

« À quelque cent milles plus loin, nous entrâmes dans un climat où l’atmosphère était si dense que le fer ou l’acier pouvaient s’y soutenir absolument comme des plumes dans la nôtre[2]. »

    Vincent, couvrit toute l’étendue des Barbades, en répandant une telle obscurité qu’en plein midi et en plein air, on ne pouvait distinguer les arbres ou autres objets rapprochés, pas même un mouchoir blanc placé à la distance de six pouces de l’œil. » — Murray, p. 215, Phil. edit.

  1. En 1790, dans le Caraccas, pendant un tremblement de terre, une certaine étendue de terrain granitique s’engouffra, et laissa à sa place un lac de 800 mètres de diamètre, et de 90 à 100 pieds de profondeur. Ce terrain était une partie de la forêt d’Aripao, et les arbres restèrent verts sous l’eau pendant plusieurs mois — Murray, p. 221.
  2. Le plus dur acier manufacturé peut, sous l’action d’un chalumeau, se réduire à une poudre impalpable, capable de flotter dans l’air atmosphérique.