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rapidité, et que nous marchons avec le vent. Assurément, toutes les fois que nous rencontrons un autre ballon, nous avons alors quelque chance de nous rendre compte de notre vitesse, et je dois reconnaître qu’en somme cela ne va pas trop mal. Tout accoutumé que je suis à ce mode de voyage, je ne puis m’empêcher de ressentir une espèce de vertige, toutes les fois qu’un ballon nous devance en passant dans un courant directement au-dessus de notre tête. Il me semble toujours voir un immense oiseau de proie prêt à fondre sur nous et à nous emporter dans ses serres. Il en est venu un sur nous ce matin même au lever du soleil, et il rasa de si près le nôtre que sa corde-guide frôla le réseau auquel est suspendu notre char, et nous causa une sérieuse panique. Notre capitaine remarqua que si ce réseau avait été composé de cette vieille soie d’il y a cinq cents ou mille ans, nous aurions inévitablement souffert une avarie. Cette soie, comme il me l’a expliqué, était une étoffe fabriquée avec les entrailles d’une espèce de ver de terre. Ce ver était soigneusement nourri de mû-