Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/137

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avec elle, — je veux dire avec la Cosmogonie Laplace ; — quoique Cosmogonie soit un terme trop compréhensif pour l’objet dont l’auteur trait en réalité, qui est seulement la constitution de notre système solaire, c’est-à-dire d’un système parmi la myriade de systèmes analogues qui composent l’Univers proprement dit, — cette sphère Universelle, cet omni-compréhensif et absolu Kosmos qui forme le sujet de mon présent discours.

Laplace, se confinant dans une région évidemment limitée ; celle de notre système solaire, avec son entourage comparativement immédiat, et supposant purement, c’est-à-dire sans établir aucune base quelconque, par induction ou par déduction, une grande partie de ce que j’essayais tout à l’heure de fixer sur une base plus solide qu’une pure hypothèse ; — supposant, par exemple, la matière répandue (sans prétendre expliquer cette diffusion) à travers l’espace occupé par notre système, et même un peu au delà ; répandue à l’état de nébulosité hétérogène et obéissant à la loi toute-puissante de la Gravitation, dont il ne s’avise pas de conjecturer le principe ;