Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/189

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à elle qu’en aucun autre point où le télescope nous les montre à l’état le plus dense, — de même les nébuleuses éparpillées, que nous apercevons sur tous les points du firmament quand nous détournons nos yeux de la ceinture Universelle, doivent être considérées comme éparpillées seulement par la perspective et comme faisant partie intégrante de l’unique Sphère suprême et Universelle.

Il n’y a pas d’erreur astronomique plus insoutenable, et il n’y en a pas qui ait obtenu une plus opiniâtre adhésion que celle qui consiste à se figurer l’Univers sidéral comme absolument illimité. Il me semble que les raisons qui nous le font croire limité, telles que je les ai énoncées a priori, sont irréfutables ; mais, pour n’en plus parler, l’observation seule nous montre qu’il y a, dans de nombreuses directions autour de nous, si ce n’est dans toutes, une limite positive ; ou, tout au moins, elle ne nous fournit aucun motif pour penser autrement. Si la succession des étoiles était illimitée, l’arrière plan du ciel nous offrirait une luminosité uniforme, comme celle déployée par la Galaxie, puisqu’il n’y