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Page:Poe - Eureka trad. Baudelaire 1864.djvu/254

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mensément moins nombreux, les mondes de cette époque seront devenus immensément plus gros que ceux de la nôtre. Alors, parmi d’incommensurables abîmes, brilleront des soleils inimaginables. Mais tout cela ne sera qu’une magnificence climatérique présageant la grande Fin. La nouvelle genèse indiquée ne peut être qu’une des étapes vers cette Fin, un des ajournements encore nombreux. Par ce travail d’agglomération, les groupes eux-mêmes, avec une vitesse effroyablement croissante, se sont précipités vers leur centre général, — et bientôt, avec une vélocité mille fois plus grande, une vélocité électrique, proportionnée à leur grosseur matérielle et à la véhémence spirituelle de leur appétit pour l’Unité, les majestueux survivants de la race des Étoiles s’élancent enfin dans un commun embrassement. Nous touchons enfin à la catastrophe inévitable.

Mais cette catastrophe, quelle peut-elle être ? Nous avons vu s’accomplir la conglomération, la moisson des mondes. Désormais, devrons-nous considérer ce globe des globes, ce globe matériel unique, comme constituant et remplissant l’Univers ?