Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/282

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deux fenêtres latérales alternativement, j’aperçus, à ma grande satisfaction, une très-petite portion du disque lunaire qui s’avançait, pour ainsi dire de tous les côtés, au delà de la vaste circonférence de mon ballon. Mon agitation devint extrême, car maintenant je ne doutais guère que je n’atteignisse bientôt le but de mon périlleux voyage.

En vérité, le labeur qu’exigeait alors le condensateur s’était accru jusqu’à devenir obsédant, et ne laissait presque pas de répit à mes efforts. De sommeil, il n’en était, pour ainsi dire, plus question. Je devenais réellement malade, et tout mon être tremblait d’épuisement. La nature humaine ne pouvait pas supporter plus longtemps une pareille intensité dans la souffrance. Durant l’intervalle des ténèbres, bien court maintenant, une pierre météorique passa de nouveau dans mon voisinage, et la fréquence de ces phénomènes commença à me donner de fortes inquiétudes.

17 avril. — Cette matinée a fait époque dans mon voyage. On se rappellera que, le 13, la terre sous-tendait relativement à moi un angle de 25 degrés. Le 14, cet angle avait fortement diminué ; le 15, j’observai une diminution encore plus rapide ; et, le 16, avant de me coucher, j’avais estimé que l’angle n’était plus que de 7 degrés et 15 minutes. Qu’on se figure donc quelle dut être ma stupéfaction, quand, en m’éveillant ce matin, 17, et sortant d’un sommeil court et troublé, je m’aperçus que la surface planétaire placée au-dessous de moi avait si inopinément et si effroyablement