Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fisante, que j’essayerais d’en faire. — La plupart de ces montagnes étaient évidemment en état d’éruption, et me donnaient une idée terrible de leur furie et de leur puissance par les fulminations multipliées des pierres improprement dites météoriques, qui maintenant partaient d’en bas et filaient à côté du ballon avec une fréquence de plus en plus effrayante.

18 avril. — Aujourd’hui, j’ai trouvé un accroissement énorme dans le volume apparent de la lune, — et la vitesse évidemment accélérée de ma descente a commencé à me remplir d’alarmes. On se rappellera que dans le principe, quand je commençai à appliquer mes rêveries à la possibilité d’un passage vers la lune, l’hypothèse d’une atmosphère ambiante dont la densité devait être proportionnée au volume de la planète avait pris une large part dans mes calculs ; et cela, en dépit de mainte théorie adverse, et même, je l’avoue, en dépit du préjugé universel contraire à l’existence d’une atmosphère lunaire quelconque. Mais, outre les idées que j’ai déjà émises relativement à la comète d’Encke et à la lumière zodiacale, ce qui me fortifiait dans mon opinion, c’étaient certaines observations de M. Schroeter, de Lilienthal. Il a observé la lune, âgée de deux jours et demi, le soir, peu de temps après le coucher du soleil, avant que la partie obscure fût visible, et il continua à la surveiller jusqu’à ce que cette partie fût devenue visible. Les deux cornes semblaient s’affiler en une sorte de prolongement très-aigu, dont l’extrémité était faiblement éclairée par les rayons solaires, alors qu’aucune partie