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Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/292

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lation, comme dans le vide, du point situé au-dessous du soleil jusqu’à celui qui en est le plus éloigné ; — sur la race même des habitants, sur leurs mœurs, leurs coutumes, leurs institutions politiques ; sur leur organisme particulier, leur laideur, leur privation d’oreilles, appendices superflus dans une atmosphère si étrangement modifiée ; conséquemment, sur leur ignorance de l’usage et des propriétés du langage ; sur la singulière méthode de communication qui remplace la parole ; — sur l’incompréhensible rapport qui unit chaque citoyen de la lune à un citoyen du globe terrestre, — rapport analogue et soumis à celui qui régit également les mouvements de la planète et du satellite, et par suite duquel les existences et les destinées des habitants de l’une sont enlacées aux existences et aux destinées des habitants de l’autre ; — et par-dessus tout, s’il plaît à Vos Excellences, par-dessus tout, sur les sombres et horribles mystères relégués dans les régions de l’autre hémisphère lunaire, régions qui, grâce à la concordance presque miraculeuse de la rotation du satellite sur son axe avec sa révolution sidérale autour de la terre, n’ont jamais tourné vers nous, et, Dieu merci, ne s’exposeront jamais à la curiosité des télescopes humains.

Voici tout ce que je voudrais raconter, — tout cela, et beaucoup plus encore. Mais, pour trancher la question, je réclame ma récompense. J’aspire à rentrer dans ma famille et mon chez moi ; et, comme prix de toute communication ultérieure de ma part, en con-