Page:Poe - Histoires extraordinaires (1869).djvu/476

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» Dans le cas de madame L’Espanaye et de sa fille, dès le commencement de notre investigation, il n’y avait pour nous aucun doute qu’un meurtre avait été commis. L’idée de suicide se trouvait tout d’abord exclue. Dans le cas présent, nous avons également à éliminer toute idée de suicide. Le corps trouvé à la barrière du Roule a été trouvé dans des circonstances qui ne nous permettent aucune hésitation sur ce point important. Mais on a insinué que le cadavre trouvé n’est pas celui de la Marie Roget dont l’assassin ou les assassins sont à découvrir, pour la découverte desquels une récompense est offerte, et qui sont l’unique objet de notre traité avec le préfet. Vous et moi, nous connaissons assez bien ce gentleman. Nous ne devons pas trop nous fier à lui. Soit que, prenant le corps trouvé pour point de départ, et suivant la piste d’un assassin, nous découvrions que ce corps est celui d’une autre personne que Marie ; soit que, prenant pour point de départ la Marie encore vivante, nous la retrouvions non assassinée, — dans les deux cas, nous perdons notre peine, puisque c’est avec M. G…… que nous avons affaire. Donc, pour notre propre but, si ce n’est pour le but de la justice, il est indispensable que notre premier pas soit la constatation de l’identité du cadavre avec la Marie Roget disparue.

» Les arguments de l’Étoile ont trouvé crédit dans le public ; et le journal lui-même est convaincu de leur importance, ainsi qu’il résulte de la manière dont il commence un de ses articles sur le sujet en question :