Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/109

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sujet doit suffire. Il n’y a dans mon cœur aucune foi au surnaturel. Que la Nature et Dieu fassent deux, aucun homme, capable de penser, ne le niera. Que ce dernier, ayant créé la première, puisse, à sa volonté, la gouverner ou la modifier, cela est également incontestable. Je dis : à sa volonté ; car c’est une question de volonté, et non pas de puissance, comme l’ont supposé d’absurdes logiciens. Ce n’est pas que la Divinité ne puisse pas modifier ses lois, mais nous l’insultons en imaginant une nécessité possible de modification. Ces lois ont été faites, dès l’origine, pour embrasser toutes les contingences qui peuvent être enfouies dans le Futur. Car pour Dieu tout est Présent.

Je répète donc que je parle de ces choses simplement comme de coïncidences. Quelques mots encore. On trouvera dans ma narration de quoi établir un parallèle entre la destinée de la malheureuse Mary Cecilia Rogers, autant du moins que sa destinée est connue, et la destinée d’une nommée Marie Roget jusqu’à une certaine époque de son histoire, — parallèle dont la minutieuse et surprenante exactitude est faite pour embarrasser la raison. Oui, on