Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/231

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si vous pouviez vous contenir ! — interrompit alors une vieille dame, assise à côté de l’orateur. — Gardez, s’il vous plaît, vos coups de pieds pour vous. Vous avez abîmé ma robe de brocart ! Est-il indispensable, je vous prie, d’illustrer une observation d’une manière aussi matérielle ? Notre ami, que voici, vous comprendra tout aussi bien sans cette démonstration physique. Sur ma parole, vous êtes presque un aussi grand âne que ce pauvre insensé croyait l’être lui-même. Votre jeu est tout à fait nature, aussi vrai que je vis !

— Mille pardons, mam’zelle ! — répondit M. de Kock, ainsi interpellé, — mille pardons ! je n’avais pas l’intention de vous offenser. Mam’zelle Laplace, M. de Kock sollicite l’honneur de prendre le vin avec vous. »

Alors, M. de Kock s’inclina, baisa cérémonieusement sa propre main, et prit le vin avec mam’zelle Laplace.

« Permettez-moi, mon ami, — dit M. Maillard en s’adressant à moi, — permettez-moi de vous envoyer un morceau de ce veau à la Sainte-Menehould ; vous le trouverez particulièrement délicat. »