Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/253

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cheminée, et elle se contentait de chanter, à toutes volées, son coquericooooo !… »

Enfin arriva la crise suprême, la catastrophe du drame. Comme les cris, les hurlements et les coquericos étaient les seules formes de résistance, les seuls obstacles opposés aux efforts des assiégeants, les deux fenêtres furent très-rapidement et presque simultanément enfoncées. Mais je n’oublierai jamais mes sensations d’ébahissement et d’horreur, quand je vis sautant par les fenêtres et se ruant pêle-mêle parmi nous, et jouant des pieds, des mains, des griffes, une véritable armée hurlante de monstres, que je pris d’abord pour des chimpanzés, des orangs-outangs ou de gros babouins noirs du cap de Bonne-Espérance.

Je reçus une terrible rossée, après laquelle je me pelotonnai sous un canapé, où je me tins coi. Après être resté là quinze minutes environ, pendant lesquelles j’écoutai de toutes mes oreilles ce qui se passait dans la salle, j’obtins enfin, avec le dénoûment, une explication satisfaisante de cette tragédie. M. Maillard, à ce qu’il me parut, en me contant l’histoire du fou qui avait excité ses camarades à la