devant moi. Je ne pouvais rien voir distinctement à cause du brouillard qui remplissait toute la petite vallée inférieure. Une légère brise s’éleva cependant, comme le soleil allait descendre ; et, pendant que je restais debout sur le sommet de la pente, le brouillard se fondit en ondulations et se mit à flotter au-dessus du paysage.
Pendant que la scène se révélait à ma vue, graduellement, comme je la décris, — morceau par morceau, ici un arbre, là un miroitement d’eau, et puis là un bout de cheminée, — je ne pouvais m’empêcher d’imaginer que le tout n’était qu’une de ces ingénieuses illusions exhibées quelquefois chez nous sous le nom de tableaux fondants.
Toutefois, pendant le temps que le brouillard avait mis à disparaître, le soleil était descendu derrière les coteaux, et, de là, comme s’il avait fait un léger chassé vers le sud, il était revenu se montrer en plein, brillant d’un éclat de pourpre, à travers une brèche qui s’ouvrait dans la vallée du côté de l’ouest. Ainsi, comme par une puissance magique, la vallée, avec tout ce qu’elle contenait, se trouva brillamment illuminée.