non loin de la rive nord, à laquelle elle s’unissait par un pont qui, bien que d’une nature très-primitive, avait l’air incroyablement léger. Il était formé d’une seule planche de tulipier, large et épaisse. Celle-ci avait quarante pieds de long, et enjambait tout l’espace d’une rive à l’autre, appuyée sur une seule arche, très-mince mais très-visible, destinée à prévenir toute oscillation. De l’extrémité sud du lac s’épanchait une continuation du ruisseau, qui, après avoir serpenté pendant trente yards à peu près, passait décidément à travers cette dépression, déjà décrite, placée au milieu des collines du sud, et, tombant brusquement au bas d’un précipice d’une centaine de pieds, se frayait un cours vagabond et inaperçu vers l’Hudson.
Le lac avait, en quelques points, une profondeur de trente pieds ; mais la profondeur du ruisseau dépassait rarement trois pieds, et sa plus grande largeur était de huit environ. Le fond et les bords étaient semblables à ceux de l’étang ; s’il y avait quelque défaut à leur reprocher au point de vue du pittoresque, c’était leur excessive propreté.
L’étendue du gazon était relevée, çà et là, de