Aller au contenu

Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prononcer une parole. On trouva sur lui une lettre racontant brièvement son amour pour Marie et son dessein arrêté de suicide.

« Je ne crois pas avoir besoin de vous dire, — dit Dupin, comme il achevait la lecture de mes notes, — que c’est là un cas beaucoup plus compliqué que celui de la rue Morgue, duquel il diffère en un point très-important. C’est là un exemple de crime atroce, mais ordinaire. Nous n’y trouvons rien de particulièrement outré. Observez, je vous prie, que c’est la raison pour laquelle le mystère a paru simple ; quoique ce soit justement la même raison qui aurait dû le faire considérer comme plus difficile à résoudre. C’est pourquoi on a d’abord jugé superflu d’offrir une récompense. Les mirmidons de G… étaient assez forts pour comprendre comment et pourquoi une telle atrocité pouvait avoir été commise. Leur imagination pouvait se figurer un mode, — plusieurs modes, un motif, — plusieurs motifs ; et parce qu’il n’était pas impossible que l’un de ces nombreux modes et motifs fût l’unique réel, ils ont considéré comme démontré que le réel devait être un de ceux-là. Mais l’aisance avec la-